Ça y est, l’heure du départ est enfin arrivée, accompagnée de madame la pluie qui menace de nous accompagner une partie de la journée. Peut-être a-t-elle pensé avec sa tête dans les nuages qu’il
n’était pas de belle aventure sans un arrosage digne de ce nom ; toujours est-il que le moral de la troupe n’est affecté en rien et que les visages affichent un sourire radieux. Le café et les
croissants préparés par Vanessa et Stéphane nous soutiendront efficacement pour cette première étape de 594 km avec arrivée prévue dans la soirée à Motta Del Conti en Italie. (et des « croassants
» pour la Croatie, y’a pas mieux) !
Halte déjeuner à Gaillard, près de Genève. C’est pas parce qu’on voyage qu’il faut se laisser aller.
Et des affinités, il, y en a, certains ayant préféré différer l’heure d’arrivée à notre premier hôtel pour profiter encore quelques instants de la romantique nuit italienne sous un petit crachin
qui commençait tout juste à tomber.
Je m’explique : il n’y a en principe pas d’imprévu dans un voyage à moto, mais voilà, si la plupart des participants ont bien choisi la moto comme véhicule attitré, l’un d’entre nous a préféré
venir en Harley. En moto, il faut penser à tout : les gants, la veste, le casque, le gps, le pantalon, les bottes, l’essence, etc…En Harley c’est pareil mais il ne faut pas négliger de surcroît
la revue technique et la boîte à outils.
A une centaine de kilomètres de l’arrivée :
Emilio : « Putain, mais qu’est-ce qu’il a ce sélecteur ? Au départ il y avait pourtant une boîte de vitesse derrière, je n’ai plus que la première, il me va falloir m’arrêter ».
« Chouette, un petit espace d’arrêt d’urgence arrive, je vais pouvoir démonter ».
Aussitôt dit aussitôt fait, le sélecteur n’a qu’à bien se tenir.
On repart, Emilio met les gaz et s’approche tout près des 40 km/h, ce qui sur une autoroute, même italienne, est quand même tout juste suffisant.
Par sécurité, le groupe se sépare en deux, Emilio et ses courageux sauveteurs optant pour le charme bucolique et la ruralité des petites routes italiennes sous la pluie.
Heureusement, après démontage et remontage de la machine, le sélecteur reprend goût à la vie et le groupe en perdition rejoint l’étape une demi-heure plus tard. A demain pour de nouvelles
aventures ?
Ce matin la pluie est bien là, petite mais insistante.
Le départ est prévu juste après le petit déjeuner, après consultation par Emilio du docteur Davidson, identifié dans le village voisin, pour tenter d’obtenir sans rendez-vous une ordonnance
personnalisée pour sa Harley.
Si tout va bien, arrivée prévue à Venise ce soir.
Ce matin recherche effrénée du docteur Davidson mais soit le gps est capricieux soit le docteur est en retraite car le point désigné est en rase campagne. Heureusement grâce à Emilio nous découvrons
des paysages romantiques et pittoresques.
Quelques km plus loin un garage compatissant organise une opération délicate de pose d’une goupille sur le sélecteur, initiant pour la harley une bénéfique période de convalescence .
Après avoir désespéré et s’être préparés à jeûner, n’ayant trouvé aucune taverne ouverte sur le bord de la route, le bonheur refait surface sous la forme d’un restaurant indien qui réouvre rien que
pour nous. Pour Emilio, ce sera deux réjouissances dans la journée !